Il est de ces endroits où l’on aime à se reposer. Le banc près du cimetière d'Aiguefonde, rue du Hameau, donne à voir un panorama spectaculaire sur la plaine castraise.
Le repos des morts ne doit certes pas être troublé par cette quiétude. Le regard dans le vague, on peut méditer sur sa propre situation. La vue dégagée, la position en hauteur sur une butte en avancée, les lignes qui se croisent et s’entrecroisent sans se couper ; on ne peut rêver meilleur endroit pour poser le pied et se remettre au calme au moins un instant. De ceux qui sont partis, on y pense. Ils ne sont plus si près et en même temps, par cet au-delà, cette enjambée céleste, on aime à se dire qu’on peut les revoir. De l’évanescence de toute chose naît notre trait d’union, le paysage est là pour nous le rappeler.
Les cimetières sont souvent relégués au second plan, souvent pour des raisons sanitaires, et de cet éloignement salutaire nous reposons cette question existentielle : faut-il vraiment s’entêter à ne rien y faire ?
SG